2023: les meilleurs blancs de l'année

Je sais que l'année 2023 n'est pas terminée mais dans le cas des blancs, rien au programme d'ici le 31 décembre ne risque de me faire changer d'idée.

À la Paulée de Meursault, en novembre, le Marquis de Laguiche (Joseph Drouhin) Montrachet 2004 avait la majesté attendue d'un tel cru et fut mon blanc de l'année.

Au printemps, à deux occasions différentes, un duo de Grande Côte du célèbre domaine de Sancerre, François Cotat, sur  2002 et 2008 a montré à nouveau la profondeur de ces crus et leur capacité à défier le temps.

En été, une visite au domaine Vincent Dauvissat m'a permis de goûter un Preuses Chablis Grand Cru 2002 impressionnant de profondeur. Les grands crus 2022 sur fûts pourraient atteindre un même niveau de plénitude dans 10 ou 15 ans.

Finalement, un Clos Rougeard (Foucault) Saumur Blanc Brézé 2010 pris au restaurant la Chronique nous a enchantés, d'autant que le prix sur carte était inférieur à ceux vendus à l'encan!

Et vous?

(le classement des meilleurs rouges de 2023 sera plus difficile à déterminer)

Idem, pas de grands blancs au menu d'ici le 31.

Dans une année, je dois boire plus souvent du blanc que du rouge dans une proportion qui doit ressembler à 60 % - 40 %.  J'associe toujours le vin à boire en fonction du plat qui sera servi et comme je suis moins viande rouge ...

Les vins suivants m'ont procuré beaucoup de plaisirs et certains d'entre eux étaient carrément un grand vin.  Dans le désordre :

Didier Dagueneau - Silex 2006 - 22 décembre - Puissance olfactive, longueur assurée.
Bouchard Père et Fils - Chevalier-Montrachet 2009 - 16 mars - Tout pour plaire dont en particulier la persistance en bouche.  Un vin qui défit son millésime.
François Cotat - La Grande Côte 2008 - 4 août - Grand millésime, grand producteur et grande cuvée.  Recette parfaite.

Je n'avais aucune attente particulière à propos des deux suivants et ils m'ont procuré une agréable surprise :
Matrot - Meursault Perrières 2018 - 13 juillet - Bel équilibre, acidité parfaite de même que la longueur.
Kumeu River Wines - Chardonnay 2020 - Hunting Hill - 3 février - Maudit que c'est bon et dans quelques années ça va surprendre les copains lorsqu'il leur sera servi à l'aveugle.

Pas une année faste pour moi en blanc, mais quelques unes mémorables grâce à Cellar Tracker:

2016 Caroline Morey Criots-Bâtard-Montrachet: Le vin de la soirée dans une paulée avec plusieurs grand blancs, c'est tout dire...

2009 Arnaud Ente Meursault Les Petits Charrons: Un vin marquant pour moi car je ne crois pas avoir déjà bu un Meursault village aussi bon!

2016 Jean-François Ganevat Les Chalasses Marnes Bleues: J'adore les vins qui fait saliver, et celui-ci était dans une magnifique phase!

2020 Mathieu Allante et Christian Boulanger Sous Poids: Je suis un grand fan des cuvées tradition dans le Jura et c'est un des plus récents producteurs à surveiller. J'ai adoré ce vin.

Pour ma part, voici mes préférées de l'année:
1- 2020 Henri Boillot Meursault
2- 2020 Caroline Morey Chassagne-Montrachet Chambrées
3- 2016 Domaine Pascal Cotat Sancerre La Grande Côte
4- 2021 Kumeu River Chardonnay Estate

À mon tour de faire un bilan de mes meilleurs blancs de l'année. Mon top 3 dans l'ordre:

Weingut Keller Hubacker Riesling Großes Gewächs 2011: Toute la grâce du Riesling en bouteille.

Château Smith Haut Lafitte 2014: Du Bordeaux blanc, j'en bois rarement mais quand on tombe sur une telle bouteille, on se demande bien pourquoi. D'une finesse remarquable.

Pierre-Yves Colin-Morey Saint-Aubin 1er Cru Chatenière 2014: Droit, racé et bourré de caractère.

Mention spéciale à Christian Moreau Chablis Grand Cru Les Clos 2014 et Thierry et Pascale Matrot Meursault Charmes 1er Cru 2019.

François Guyot a écrit:
Château Smith Haut Lafitte 2014: Du Bordeaux blanc, j'en bois rarement mais quand on tombe sur une telle bouteille, on se demande bien pourquoi. D'une finesse remarquable.

Effectivement! J'ai bu un Château Olivier Blanc derniérement qui était superbe!

J'aimerais vraiment découvrir les bons blancs de Bordeaux qui ne sont pas encore " over-priced". Quelqu' un aurait des suggestions?

Frédéric Beaulieu a écrit:

François Guyot a écrit:
Château Smith Haut Lafitte 2014: Du Bordeaux blanc, j'en bois rarement mais quand on tombe sur une telle bouteille, on se demande bien pourquoi. D'une finesse remarquable.

Effectivement! J'ai bu un Château Olivier Blanc derniérement qui était superbe!

J'aimerais vraiment découvrir les bons blancs de Bordeaux qui ne sont pas encore " over-priced". Quelqu' un aurait des suggestions?

J'ai en mémoire un superbe magnum de Château Smith Haut Laffitte 2000 partagé avec Vincent, Justine et quelques membres de sa famille lors d'un événement estival. Le vin était superbe!

Frédéric Beaulieu a écrit:

Effectivement! J'ai bu un Château Olivier Blanc derniérement qui était superbe!

J'aimerais vraiment découvrir les bons blancs de Bordeaux qui ne sont pas encore " over-priced". Quelqu' un aurait des suggestions?

Bonjour Frédéric. Très heureux de constater que tu as commencé à interagir sur le site et j'espère que tu continueras à l'enrichir en nous partageant tes expériences vins.

Pour répondre à ta question, dans la même fourchette de prix que le Château Olivier, je te recommande les 3 vins suivants: Château Latour-Martillac, Château Bouscaut et Château Carbonnieux.

C’est un exercice que je trouve toujours précieux, car il permet de revivre des moments forts de l’année. J’ai d’ailleurs de plus en plus de difficulté à dissocier les vins de leur contexte de dégustation …

Hubacker 2011 de Keller : comme ça à la maison, je ne m’y attendais pas et le vin m’a jeté par terre!

Comme toujours Ramonet fait partie de mon palmarès avec plusieurs mentions :
- Caillerets 2005 en magnum entre amis, une telle vinosité, une telle puissance et le vin qui rajeunit plus il s’aère …
- Bâtard 2002 pour fêter les six décennies du Baron avec toute la fougue et la complexité de ce terroir
- Ruchottes 2008 en magnum toujours pour le soixantième du Baron
- Bâtard 2018 en restauration en France, en conclusion d’un périple festif et amical, qui conserve une tenue et un éclat rares malgré le style dense et riche de la maison et le caractère solaire de l'année

Château-Grillet 2014 : un terroir tellement puissant qu’il bride ce cépage qui me semblait jusqu’alors indomptable.
Roussanne Vieilles Vignes 2018 de Beaucastel: au Club Med, apporté par des amis, d'un orientalisme fascinant et quelle longueur!
Hermitage de Chave 2010 : un vin d’une complexité et d’une puissante ahurissantes … et ça demeure malgré tout harmonieux.

Plus j’en bois, plus les grands blancs du rhône me fascinent.

Et le plus marquant de tous, Montrachet 2016 du Marquis de Laguiche lors d’une soirée mémorable à Beaune. Un nez de vin liquoreux, une attaque de vin moelleux et une finale de vin sec … la quadrature du cercle encore réussie par ce plus grand terroir du monde.

En faisant l'exercice de revoir les vins bus au cours de l'année qui vient de se terminer, je m'aperçois que peu de blancs m'ont marqués vs les vins rouges...

Voici tout de même un trio de superbes blancs qui m'ont impressionnés:

René et Vincent Dauvissat Chablis 1er Cru La Forest 2011
Classique et unique à la fois, ce Chablis fut excellent, et même plus. Je me demande pourquoi j'en encave pas plus ou part à la recherche de vins de ce producteur qui me renversent à chaque fois...

Gérard Boulay Sancerre La Côte 2014
Du Boulay à point, c'est si bon! Un autre producteur qui me fait demander pourquoi j'en ai pas plus en cave

Domaine Ganevat Cuvée Florine Chardonnay Côtes du Jura 2014
Une autre rareté, un autre vin superbe. Durs à battre ces Ganevat à leur apogée. M'en reste pas beaucoup, mais au moins il me reste quelques cuvées en cave à boire avec parcimonie!

Keller Westhofener Kirchspiel Riesling GG 2011 un bébé au potentiel immense. Heureux d’en avoir encore en cave.

Donnhoff Niederhauser Hermannshohle Riesling GG 2015, plus abouti celui-ci et d’une magnifique gourmandise.

Louis Latour Montrachet 2002, cette fois, pas d’oxydation ! Mes attentes étaient basses, mais le vin était splendide.

Raveneau Montée de Tonnerre 2010 et 2017, deux magnifiques millésimes avec un avantage pour 2010 qui était d’une harmonie parfaite avec un rien de moins d’austérité que le 2017 déjà bien ouvert.

Georges Vernay Condrieu Les Chaillées de L'Enfer 2019, avec Catherine Vernay et papa lors de mon périple de presse dans le Rhône au printemps. Condrieu, ce grand terroir méconnu.

Château Grillet 2012 seul avec papa au resto. La magie du moment. La magie du terroir. Et quelles terrasses magnifiques !

Le trio d’Ermitage 2008 (De l’Orée, Le Méal, L’Ermite) tout en Mathusalem (svp!) de Chapoutier lors de la fameuse soirée de l'excentrique vigneron, au domaine à Tain. Le Condrieu Côteau de Chery 2014 en Jéro et le St-Jo Granit 2010, lui aussi en Mathu, étaient aussi de très haut niveau.

Beaucastel Chateauneuf-du-Pape Roussanne Vieilles Vignes 2009 et 1997, ou RVV comme l’appelle Thomas Perrin. Un 2009 un peu moins sidérant que par le passé, comme s’il allait enfin prendre une pause après autant d’années d’extravagance. Un 1997 absolument renversant. Possiblement le plus beau nez de l’année !

Ganevat Cotes du Jura Cuvée Orégane 2016 qui commence doucement à s’ouvrir, mais quel vin ! Les allocations du domaine pour le Québec ont fondu comme neige au soleil. Il faut mettre la pédale sur le frein…