Semaine du 10 mai 2020

Yann Bertrand Fleurie Coup de Foudre 2014 (IP Wino Import - pas dispo pour le moment)
Couleur rubis assez sombre et jeune. Arômes de cerises, de fraises poivrées, d'épices et un petit côté cuir / animal. Beau fruit en bouche qui tangue entre la gourmandise et le sérieux, avec des saveurs d'épices, de fleurs séchées et à peine une sensation de jus de viande. Tout ce que j'aime du millésime 2014 s'y retrouve; fruit, gourmandise et acidité. Excellent (91)

Mario m’a inspiré avec son Dujac blanc, j’ai donc déconfiné son petit pinot soit, Domaine Dujac Morey-Saint-Denis 2009. Rubis d’intensité moyenne avec un disque légèrement orangé. Nez d’épices douces et de Coca-Cola. Jolie texture en bouche, appuyé par une acidité retenue et des tanins lissés. Finale remportée par une ronce sympathique. Style très détendu pour un 2009.

Pour souligner la fête des mères hier, ma femme a dit vieux Bordeaux et Meursault svp, donc exécution avec un comparatif de 2 excellents Meursault Buisson-Charles 2015 et un Gruaud-Larose 2001.

2015 Meursault Premier cru Charmes, Domaine Buisson-Charles
Nez aromatique et très élégant avec de légères notes de menthe, pommes vertes mures entre autres. La bouche a une belle attaque, finement ciselée avec une belle richesse et opulence, du fruit en quantité et un superbe équilibre d’ensemble, excellent et bien hâte de revisiter dans 2-3 ans.

2015 Meursault Premier cru Bouches-Chères, Domaine Buisson-Charles
Nez super agréable sur les fruits jaunes, un peu de menthe et de noisettes. La bouche est délicieuse, une acidité appuyée accompagnée par une richesse, une certaine ampleur et une densité qui en font un ensemble délicieux et équilibré, avec une longueur impressionnante. Superbe et très légère préférence vs Charmes à ce stade.

2001 St-Julien, Chateau Gruaud-Larose
Bouteille achetée au domaine en 2012 ou nous avions été reçus de façon très chaleureuse et généreuse. Ouvert 5 heures d’avance et carafé 2 heures avant de servir. Nez peu agréable à l’ouverture, des notes animales, mentholées et « médicamentées » au départ, s’estompe peu à peu mais très lentement, l'expérience finale au niveau olfactif est très ordinaire. En bouche c’est un peu mieux, de corps moyen, des tannins fondus mais encore présents mais un peu asséchants, sur une finale très persistante par contre et très longue. Je trouve que le vin manque de gourmandise, de fruit, moins juteux et velouté que d’autres millésimes dégustés, un peu trop sec je dirais. À mon humble avis, question de millésime ici.

Ici, c’est du Champagne et du Sauternes qui a été réclamé.

Vouette et Sorbée Saignée de Sorbée champagne brut nature : Couleur bien rose, assez foncée, mais avec un léger dégradé au ménisque. Nez ravissant sur la framboise fraîche, la rhubarbe, la cannelle et des notes florales. La bouche est vineuse, ample, sans être sucrée ou tannique, avec l’effervescence qui sert essentiellement de catalyseur aromatique. Longue finale parfumée. Je ne connais pas de meilleures saignées que celle-ci. Excellent.

Château Coutet barsac GCC 2001 : Couleur qui a commencé à foncer, mais demeure bien brillante. Robe visqueuse à souhait. Nez d’ananas confit, d’abricot, de zestes d’agrumes, avec une pointe fumée et safranée en arrière-plan. La bouche est magnifique, ronde et moelleuse, mais avec de la fraîcheur et de la tenue, beaucoup de précision aromatique et une longue finale, savoureuse sans être écœurante. La finesse de Barsac j’imagine, mais surtout la paie de la patience! J’en bois beaucoup moins qu’à une certaine époque, mais quand on tombe sur un flacon comme celui-ci, qui entame tout juste son plateau à mon avis, on se réconcilie avec la patente. Comme ça, sans rien manger, juste pour étrier la soirée, il s’est pleinement révélé. Excellent.

Les Fosses Rouges Epure Pineau d'Aunis Vin de France 2018 (IP La Régie, environ 30$)
Couleur grenat jeune et translucide. Arômes de baies sauvages suivis d'une bonne dose d'épices, puis de terre et quelque chose de floral. En bouche le vin est bien sec, pourvu d'une bonne acidité et d'une finale longue avec une amertume qui fait saliver. Plus rustique au palais, il y a tout de même beaucoup de fruit et de notes épicées. Se siffle dans le temps de le dire. Très bien (89)

Grange of Prince Edward Chardonnay VQA Prince Edward County 2013 (achat au vignoble)
Couleur doré peu prononcé. Arômes d'agrumes, de réglisse, de foin et de coquillages. Petite rondeur en entrée de bouche suivi d'une finale de longueur moyenne ou l'acidité reprend sa place. Délicieux même si ce n'est pas super goûteux, il y a du citron, de l'anis et un côté salin en finale. Bien+ (88)

Tu m'inquiètes Patrick...déjà 3 bouteilles en 2 jours seulement...es-tu ok ?
Merci pour ta constance et ta persévérance !

Alain Roy a écrit:Tu m'inquiètes Patrick...déjà 3 bouteilles en 2 jours seulement...es-tu ok ?
Merci pour ta constance et ta persévérance !

Oui oui, ça va et t'inquiète je partage aussi

Écrire des CRs ces temps-ci m'occupe, alors pourquoi pas!

Patrick Ayotte a écrit:

Alain Roy a écrit:Tu m'inquiètes Patrick...déjà 3 bouteilles en 2 jours seulement...es-tu ok ?
Merci pour ta constance et ta persévérance !

Oui oui, ça va et t'inquiète je partage aussi

Écrire des CRs ces temps-ci m'occupe, alors pourquoi pas!

Ça c'est un vrai chum: bravo Alain!
Patrick, je te comprends. J'accumule les bouchons pour me faire penser de faire des CR car pas toujours le temps sur une base quotidienne avec les tâches (dont celle de "l'école à la maison"...).

En passant, j'ai goûté au Côtes-de-Nuits village et au Gevrey-Chambertin 2017 du Domaine Louis Boillot.  Les vins de M Boillot sont habituellement un peu sévères et fermés en jeunesse, même le CDN village (qui est un vin sérieux, pas un vin de soif).  Or, les 2017 se boivent merveilleusement bien déjà!  Certainement l'effet du millésime.  Le CDN est fluide, équilibré, et séduit sans aucun artifice.  Le Gevrey est un peu plus sérieux, avec un peu plus de tannins, mais aucune note d'élevage et déjà très bon.  Il gagnera probablement de la complexité avec un petit peu de patience mais je suis loin d'être sûre de pouvoir/vouloir patienter.

Champagne J-M Sélèque Solessence Brut NV

Une belle bouteille pour un mercredi! On pourrait dire que c'est notre champagne maison... probablement la 4ième bouteille ouverte en 2020. Superbe équilibre, le nez est complexe; pomme jaune, poire tatin, fleur blanche, amande et de belles note minérales. En bouche, c'est long avec une acidité marquée.

Domaine Joncy Beaujolais Hédoniste 2018, en tant qu’hédoniste raisonnée   , je ne pouvais pas passer à côté de cette bouteille. Mais il y avait un danger, à 16.85$ ce n’était pas gagné. Par contre, la jolie étiquette me donnait de l’espoir. Un raisonnement complètement réfuté par mon chum...Je persiste et signe: un vigneron avec ce nom de cuvée et ce genre d’étiquette ne peut pas faire de mauvais vin même à ce prix!

Rubis au disque rosé. Nez de petits fruits rouges et de terre avec un soupçon de macération carbonique qui disparaîtra avec la prise d’air. Bouche aux fruits tendres et minérales rendue avec souplesse. Un vin qui m’a fait plaisir. Commentaires de mon chum: un vin cheap bien fait! Comme il devient princesse avec le temps!

Marques de Poley(Palo Cortado), Predo Ximenez, D.O. Montilla-Moriles Ce vin de la région de l'Andalousie, même que le Jerez, différente appellation,même philosophie. Palo Cortado réfère à la sélection stricte de ce Solera de 80 ans, cela signifie que l'on marque d'un trait les meilleurs tonneaux pour l'assemblage final.

Couleur fauve, claire, brillante, super nez fin et complexe sur des notes de vieux cèdre, épices, noix grillés, miel, fruits secs. La bouche est saline à l'attaque, super touché de bouche, acidité vive mais pas agressive avec ses superbes saveurs et pointe de sucre. Très long! Les étages de saveurs de succèdent, caramel, noix, épices, rancio. À l'aveugle j'aurai été sur un Verdelho de Madère, grand vin! 18/20 Payé 16 euros le 500ml.

En accompagnement de simple filets de Doré à la poêle.

Chablis Grand Cru, Les Preuses 2008, Vincent Dauvissat
Limonadier enfoncé dans la cire et bouchon retiré d'un seul coup et malgré 80% imbibé, il sort d'un seul tenant....déjà un exploit!
La robe est jaune or pâle. Bouquet bien typé avec croûte à fromages, notes lactées, agrumes jaune et vert. Belle intensité et ça donne envie rapidement de goûter.
La bouche offre un beau volume, plutôt ronde sans être grasse, une belle vivacité en milieu de bouche avec densité, puis le fameux retour salivant en finale qui se veut fort long et persistant. Un grand vin à l'équilibre d'école. Que c'était bon.
18,5/20.

Envinate, Benje Tinto 2018, D.O. Ycoden-Daute-Isora: J'ai du commandé en Belgique pour trouver ce vin, c'est en rupture un peu partout! Bien content d'avoir pris les 4 dernières bouteilles.

Le vin est composé de 95% Listan Prieto, 5% Tintilla provenant d'une parcelle sur un cratère à 1000m d'altitude. Benje est le nom du cratère.

Robe légèrement trouble, rosé/rubis aux reflets violet, peu de saturation. Le nez est très expressif sur les notes fumés, fraises de champs, poivre blanc, un peu de réduction à l'ouverture aussi. En bouche c'est fin, beau touché, léger tanins, parfait équilibre fruit/tanins/acidité, en pureté et fraîcheur. Finale aromatique de longueur moyenne. À l'aveugle je suis sur un très beau Beaujolais de style Metras 16,5/20 payé 19 euros.

Ce soir :

Bott-Geyl Sonnenglanz pinot gris alsace grand cru 2007 : Couleur assez foncée, dorée, mais brillante. Nez moyennent intense, qui n’a rien à voir avec la tonitruance d’un gewurztraminer par exemple, sur l’abricot, la pomme chaude, la cannelle, puis des notes fumées et de tisane. Bouche généreuse qui offre quelque chose de moelleux, avec une texture assez riche, mais sans rien de lourd ou de mat. Plus expressif aromatiquement, c’est l’équilibre entre la richesse du vin et une fine noble amertume / fine salinité qui donnent un relief à la finale et un aspect salivant. La garde a permis de fondre le côté sucré initial en une richesse bridée. Jolie longueur fumée. Le prix et la longévité de ces vins m’étonnent et me forcent à me poser de bonnes questions! Très bien, voire plus.

Malivoire Gamay Small Lot Beamsville Bench VQA 2015 (de mémoire en IP chez Maître de Chai)
Couleur rubis moyennement sombre avec le pourtour rosé. Très épicé / poivré au nez, il y a des arômes de baies foncées, un côté végétal rappelant la ronce, de la terre et de la fleur séchée. Assez sévère en bouche pour du gamay, c'est encore l'aspect épicé qui domine de fruit. Il y a de l'acidité, une légère impression tannique et une bonne persistance en finale. Fait un peu Rhône par son expression. Très bien (89)

Vincent, belle audace de garder un pinot gris si longtemps!

Une bouteille oubliée? une expérience? ou tu savais que ça vieillissait si bien?

Yves Martineau a écrit:Vincent, belle audace de garder un pinot gris si longtemps!  

Une bouteille oubliée? une expérience? ou tu savais que ça vieillissait si bien?

Même réflexion de mon côté. Un Cr très salivant pour un pinot gris avec de l’âge.

Je n’associe pas forcément le pinot gris à peu de potentiel de garde (comme le pinot blanc par exemple), surtout sur un grand cru, dans un beau millésime et élaboré dans un style riche. C’est peut-être d’avoir bu quelques rares, mais éblouissants flacons de Rangen de Thann de Zind-Humbrecht qui m’avait confondu (comme dirait le fameux Capitaine).

Cette bouteille avait encore de belles années devant elle, bien que le vin soit à maturité, tant il ne montrait aucun essoufflement et a même semblé rajeunir à l’air … toujours bon signe.

C’est dommage de ne plus voir les grands crus de ce producteur sur les tablettes ces dernières années.

Et ce genre d’expérience me convainc de continuer à encaver des vins alsaciens (Josmeyer et Zind-Humbrecht notamment).

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Je n’associe pas forcément le pinot gris à peu de potentiel de garde (comme le pinot blanc par exemple), surtout sur un grand cru, dans un beau millésime et élaboré dans un style riche. C’est peut-être d’avoir bu quelques rares, mais éblouissants flacons de Rangen de Thann de Zind-Humbrecht qui m’avait confondu (comme dirait le fameux Capitaine).

Cette bouteille avait encore de belles années devant elle, bien que le vin soit à maturité, tant il ne montrait aucun essoufflement et a même semblé rajeunir à l’air … toujours bon signe.

C’est dommage de ne plus voir les grands crus de ce producteur sur les tablettes ces dernières années.

Et ce genre d’expérience me convainc de continuer à encaver des vins alsaciens (Josmeyer et Zind-Humbrecht notamment).

Je pensais plutôt que le pinot gris était presque immuable et je ne voyais pas l’intérêt de le garder. Ton cr m’a fait changer d’idée.

Domaine Louis Boillot Volnay "Les Grands Poisots" 2007
Les tannins se sont nettement assouplis depuis la dernière bouteille il y a 2 ans.  Il me semble maintenant à point: cassis donc encore du fruit, arômes de sous-bois, épices douces et une finale légèrement acidulée assez longue.  Excellent pour une appellation village! Volnay

Domaine de l'Oratoire St Martin Cairanne Les Douyes 2016
Une sélection de vignes centenaires, en biodynamie. C'est toujours ma cuvée préférée du domaine, car elle évoque de beaux Châteauneufs élevés de manière traditionnelle, sans fard ni excès.

Un vin puissant et chaleureux, plein, épicé, avec un fruit bien mûr mais aussi une belle fraîcheur. Très jeune, il a besoin d’une heure de carafe pour arrondir le tout, ou encore mieux, de quelques années en cave. S’il s’exprime en puissance aujourd’hui, l’équilibre est impeccable et le fruité savoureux, les tanins tendres, avec une bonne longueur. C'est digeste, sans excès. Pas pour les palais de fillettes, mais une sacrée bouteille!

Apres avoir tres apprecier le Trenzano de l'ile de Tenerife, j'ai decider d'explorer un autre vin a base de Palomino.
Las Mercedes de Callejuela. Beaucoup moins apprecier. Le vin n'a pas la touche fumée en bouche comme le premier. Est-ce principalement a cause de son origine geographique ou est-ce que la presence de 10% de Pedro Ximenez dans le premier fait une telle difference....

En tout cas, je prefere le premier de loin. Un beau vin qui nous amene ailleurs...

Stéphanie Chénier a écrit:
Domaine Louis Boillot Volnay "Les Grands Poisots" 2007
Les tannins se sont nettement assouplis depuis la dernière bouteille il y a 2 ans.  Il me semble maintenant à point: cassis donc encore du fruit, arômes de sous-bois, épices douces et une finale légèrement acidulée assez longue.  Excellent pour une appellation village! Volnay

Cette cuvée est pour moi une anomalie, c'est quand même un villages et un 2007! Les vins de Louis Boillot sont habituellement aimables en jeunesse, mais pas cette cuvée. Je me demande si c'est similaire chez Pierre Boillot, messieurs les Bourguignols et chez d'autres producteurs?

J'avais déjà noté: Ce terroir qui jouxte l'appellation Pommard donne en effet une impression tellurique, plus austère, qui rappelle celle-ci davantage que Volnay il me semble.