Dégustation: Domaine Tempier

Par contre, après mon intervention ci-dessus, un FDViste me signalait l’article suivant :

Monastrell espagnol c. mourvèdre provençal
François Chartier
Collaboration spéciale
Publié le 01 septembre 2008 à 00h00
http://www.cyberpresse.ca/vivre/200809/19/01-667565-monastrell-espagnol-c-mourvedre-provencal.php

Originaire d'Espagne, le mourvèdre aujourd'hui cultivé en France aurait perdu sa filiation génétique avec le cépage qui passe toujours pour son précurseur, soit le très cultivé monastrell d'Espagne. Selon des études récentes sur l'ADN de ces deux cépages, le monastrell aurait plutôt des affiliations génétiques avec le moristel- même si ce dernier donne un vin plus léger -, un autre cépage espagnol, surtout cultivé dans le Somontano. Donc, notre mourvèdre français aurait probablement muté au fil du temps. À moins que ce ne soit le monastrell qui ait changé d'identité depuis.

Dans son encyclopédie des cépages, Pierre Galet évoque une possible synonymie entre Morrastel et Moristel. En passant, Morrastel = Graciano selon Galet.

J’arrive plus tardivement avec le reste de l’information. Après mon souper, j’ai écouté le dernier « Big Bang Theory » et le « Heroes » d’hier soir.

La seule étude avec des marqueurs moléculaires portant sur le Monastrell et le Mourvèdre que j’ai relevé est la suivante :
http://fpms.ucdavis.edu/WebSitePDFs/Newsletters&Publications/GrapeNewsletterOct2000.pdf

Mataro = Mourvedre
Mataro 01, 03 and 04 (two sources) were confirmed to be the same as an authentic French sample of Mourvedre at 16 DNA markers. Our Morrastel 01 (old California vineyard) and our Monastrell S1 (1980 introduction from Spain) are both the same as a sample of Morrastel from France but are not the same as Mataro/Mourvedre.
Mataro 01, 03, and 04 are available from FPMS as California Foundation stock. Monastrell-S1 is in a quarantine holding block because it is infected with leafroll.

Les résultats de cette recherche n’ont jamais été publiés dans une revue scientifique. Voilà ce que je comprends de l’information de cette newsletter : le Monastrell de Davis et ceux de Montpellier ne sont pas du Mourvèdre. Cependant, il n’est pas scientifique de conclure que le Monastrell n’est pas la même chose que le Mourvèdre. Il faudrait un échantillonnage plus large avant de conclure une telle chose. Pour le moment, le seul fait que nous pouvons conclure avec l’information ci-dessus est que le Monastrell de Davis et de Montpellier seraient mal identifiés.

De plus, le National Grape Registry de Davis spécifie bien que Monastrell est un synonyme de Mourvèdre.

Finalement, un article de 2008 du « El Mundo » en espagnol semble dire que Monastrell = Mourvèdre, mais l’espagnol n’est pas une langue que je maîtrise très bien. donc je peux me fourvoyer.

En attendant un article plus précis ou plus récent (celui auquel Chartier fait référence , par exemple) qui m'aurait échappé, je me prononce en faveur de la synonymie Monastrell = Mourvèdre.

Merci Michel pour ton excellent choix de blancs, je tenterais d'être à la hauteur avec une bouteille pleine de promesse pour cette soirée de février.

Merci Patrick!
Une chose demeure toutefois.......nous aurons du plaisir à trinquer ensemble!

Patrick Pollefeys a écrit:

Finalement dans de vieux livres d'ampélographie comme celui du comte d'Odart (1845) ou l'histoire des vins modernes (1860) de Cyrus Redding, le nom Mataro est utilisé, et ce, même en Provence (Hautes-Pyrénées) pour parler du Mourvèdre

j'étais en train de me délecter de tout ton texte quand soudain je vois ce qui est en gras????je continue ma lecture

Merci Patrick pour les infos.

Concernant la dégustation d'hier, deux volets très intéressants, servis en semi-aveugle.

J'ai trouvé les 2005 plus fermés qu'il y a un an, mais plus différents entre eux. De belles matières, des vins droits, des acidités senties.

Les 2006 sont apparus nettement supérieurs, plus riches, denses, complets, avec un grand potentiel, mais un peu plus similaires entre eux.

Mes préférences ont dont été:
2005: Tourtine, Cabassaou, Migoua et Classique
2006: Tourtine, Migoua, Cabassaou et Classique

Je reviendrai avec des commentaires plus détaillés cette semaine, mais dans le premier volet, j'ai trouvé une nette différence qualitative entre mes deux préférés et les deux suivants, alors que dans le second volet, seule la cuvée de base de distinguait pour moi par son caractère moins intéressant et abouti (me renforçant dans l'idée que, si je trouve le prix des cuvées Migoua et Tourtine justifié, je trouve la cuvée de base un peu onéreuse pour ce qu'on trouve dans la bouteille ... mais peut-être est-ce la comparaison avec les autres qui la désavantage).

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Concernant la dégustation d'hier, deux volets très intéressants, servis en semi-aveugle.

J'ai trouvé les 2005 plus fermés qu'il y a un an, mais plus différents entre eux. De belles matières, des vins droits, des acidités senties.

Les 2006 sont apparus nettement supérieurs, plus riches, denses, complets, avec un grand potentiel, mais un peu plus similaires entre eux.

Mes préférences ont dont été:
2005: Tourtine, Cabassaou, Migoua et Classique
2006: Tourtine, Migoua, Cabassaou et Classique

Je suis d'accord avec tes commentaires d'ensemble sur les deux millésimes. Par contre, mes préférences furent différentes et ébranlent les colonnes du temple de l'Ordre Établi! D'ailleurs, beaucoup de diversités dans les préférences hier soir, grâce à la magie de l'aveugle.

Ainsi, Cabassaou 2005 dernier de classe en ce qui me concerne et je ne fus pas le seul. Bien sûr, la sempiternelle évolution dans le verre m'indique que je l'ai peut-être mal compris, mais n'empêche, rébarbatif et peu convaincant à ce stade, en tout cas par rapport à la différence de prix qu'il commande.

Merci à Michel d'avoir mis sur pieds une très belle dégustation, fort instructive.

En 2006, sortie de nul part, c'est Migoua qui fut le grand vin à mon sens, et Tourtine en dernier! La cuvée classique, contrairement a mes attentes, s'en est quand même plutôt bien tirée. Détails à suivre.

J'ai bien apprécié la dégustation d'hier soir sur le domaine Tempier. Encore une fois, la décision d'y aller en semi-aveugle s'est avérée fort judicieuse compte tenu des résultats très divergents entre les dégustateurs présents. Merci à Michel pour l'organisation de cette belle soirée.

Je rejoins les commentaires d'ensemble de Vincent et Yves sur les 2 volets en présence. Malgré une certaine difficulté au départ avec le côté tannique des 2006 et une certaine difficulté d'approche à les déguster, avec le temps et l'aération faisant son oeuvre, ils se sont révélés pour moi comme étant issu d'un excellent millésime et avec un très beau potentiel. Un très bon niveau de qualité générale dans les 2 volets.

Mes vins préférés ont été dans le premier volet (2005) Tourtine et dans le second (2006) Migoua, mon vin favori de la soirée.

Merci à Karl, Yves, Fred et Michel pour de belles offrandes après les 2 volets sur Tempier.

Mario

Michel Therrien a écrit:Merci Patrick!
Une chose demeure toutefois.......nous aurons du plaisir à trinquer ensemble!

Tu n'oublies pas le petit mot sur la dégustation de BA d'Alain Bélanger, merci!

Patrick Pollefeys a écrit:

Michel Therrien a écrit:Merci Patrick!
Une chose demeure toutefois.......nous aurons du plaisir à trinquer ensemble!

Tu n'oublies pas le petit mot sur la dégustation de BA d'Alain Bélanger, merci!

C'est fait dans la section Autour du Vin!

Merci pour l'organisation, pas beaucoup de temps mais je dirais que Migoua 2005 et 2006 ont été mes 2 préférés, surtout le 2006 qui est selon moi un très grand vin en devenir.

Si les vins sont quand même assez difficile d'approche en ce moment, j'aime beaucoup le style et la structure malgré une touche alcoolique en finale, surtout pour les 2005 qui avait moins de richesse que les 2006 pour bien encadré cette chaleur. À revoir dans 7-10 ans à mon avis.

Le Migoua 1986 a bien présenté que ces vins carrés et rustiques en jeunesse peuvent s'assouplir pour laisser place à un vin de fraicheur et de complexité, à l'aveugle j'aurais dit un bon bordeaux des années 70 à point, très similaire à un talbot 76 pour moi avec ces odeurs de vieux bois, feuille morte et trace de fruits des champs.

Quelques vins par la suite, Syrare 2004, à l'aveugle j'y suis allé pour un Shiraz Australien. Suite aux vins déjà servi avec très peu de trace de barrique, ce vin a donné l'impression d'excès tant de bois et de fruit sucré. Un vin immensément expressif par contre, bien équilibré, la couleur m'a surprise, il me semblait plus évolué, j'ai hâte de voir si un jour ce bois saura s'intégrer.

Rote Erde 2006, mon vin autrichien, je vais laissé les autres en parlé.

Flacianello 2004, fermé serré, très sec, tombe cour en finale en raison de tannins très présent et malgré l'ampleur de ces tannins le vin m'a semblé mince. Palette de saveurs sur le fumé, asperge, ce n'est un vin qui m'a intéressé hier soir.

2 autres vins ont été servis par Carl et Chevalier... un peu moins d'intérêt.

En photos :

https://www.facebook.com/photo.php?pid=2775097&l=01fb4ecec5&id=608968594
https://www.facebook.com/photo.php?pid=2775098&l=e11c930a98&id=608968594
https://www.facebook.com/photo.php?pid=2775099&l=a45d9d44db&id=608968594

Quid de la Syrare ?

Merci

2001,2003,2004,2005 ici

Je reviens donc sur cette très belle dégustation :

Cabassaou 2005 : Notes de fruits rouges et noirs, de cerises mûres, de réglisse et de goudron. Bouche riche, avec de l’épaisseur et une grand finale tannique et droite. Très bel équilibre. Superbe.

Classique 2005 : Nez de fraise cuite, de cuir, avec une pointe herbacée. Bouche fraîche, avec de l’éclat. Finale minérale de belle ampleur. Un peu simple aromatique cependant et nettement moins de densité que les autres. Très bien.

Migoua 2005 : Nez parfumé, floral, sur le cuir, la cerise rouge et le tabac. L’attaque la plus aérienne, avec une texture plus fine et des tanins moins gras. Légère trace de chaleur en finale cependant. Excellent.

Tourtine 2005 : Nez sauvage, viandé et puissant sur le cassis, la fourrure, la réglisse et le goudron. La bouche montre de la densité, de l’épaisseur, avec un beau gras et une grande structure. Belles fraîcheur et précision malgré la concentration. Superbe.

Mes préférences, donc : Tourtine – Cabassaou – Migoua – Classique. Les vins se sont montrés racés, droits, avec un rien de sévérité, mais avec des personnalités bien différentes. L’acidité est perceptible. C’est à mon avis le fait d’une concentration moindre du fruit.

Classique 2006 : Nez de fruits noirs, de fumée, de goudron et de prune fraîche. La bouche est complète, d’une belle ampleur. La finale est fraîche, équilibrée. Excellent.

Cabassaou 2006 : Nez sauvage de cassis, de kirsch, de viande grillée et d’épices. La bouche est dense, multidimensionnelle, bien que peu complexe aromatiquement. Grande longueur et épaisseur en finale témoignant d’un aspect presque massif, tout en conservant beaucoup de fraîcheur. Superbe.

Migoua 2006 : Nez élégant de fruits rouges, de viande crue, de prune, de terre brune, avec un petit aspect grillé. La bouche fait montre d’une très belle texture caressante, fine, mais riche, précise et fraîche, dévoilant un caractère aérien que les autres n’ont pas. Tanins fins et longs, très longs. Superbe.

Tourtine 2006 : Nez puissant, sauvage, sur les herbes grillées, la fourrure, les fruits noirs, le cuir et le tabac. Bouche concentrée, riche, puissante, très ample dans son milieu, mais très sérieuse et séveuse en finale. Grande longueur, beaucoup de précision et de détails, malgré le jeune âge.

Mes préférences: Tourtine - Migoua - Cabassaou - Classique.

Migoua 1986 : Nez sur le tabac, la boîte à cigare, le thé fumé, l’écorce d’orange, la confiture de fraise, le pruneau. C’est complexe, fondu et changeant. On y trouve encore cependant des notes fruitées fraîches indéniables. La bouche est aérienne, précise, avec une acidité présente qui constitue la colonne vertébrale du vin. Finale de bonne longueur, légère, mais élégante, vaporeuse même. Excellent.

Quelques leçons que je retire :

Les crus du Domaine sont dotés de personnalité forte. Si Migoua se démarque par sa texture si particulière, Tourtine montre pour moi un superbe registre sauvage, mais racé. Cabassaou est plus impressionnant en termes de structure, mais plus discret, à un si jeune âge, d’un point de vue aromatique.

2005 a fait des vins moins massifs et riches, moins sudistes en fait, que j’ai eu beaucoup de plaisir à déguster, malgré que les bouteilles que je possède attendront un peu. Les 2006 se sont montrés plus riches et denses, plus similaires aussi, mais avec des équilibres superbes et un très fort potentiel. Je les attendrai plus longtemps et crois qu’ils développeront une incroyable palette aromatique.

Concernant les autres vins, j’ai beaucoup apprécié Flacianello 2004, essentiellement pour ses qualités structurelles (droiture, tension, fraîcheur et longueur). Aromatiquement parlant, il était fermé, mais pas déviant. Le Vannières 2001 était plus évoluée que ce à quoi je m’attendais, mais montrait tout de même une belle richesse de texture, sans grandes nuances toutefois, en bouche. Le Rote Erde 2006 avait un bien joli nez, sauvage, mais floral, fruité également qui m’évoquait une syrah du rhône nord. La bouche est moins profonde, fraîche et plaisante. La Syrare 2004 avait un nez très puissant, voire tonitruant, sur les fruits noirs en confiture, l’eucalyptus, le boisé coco. La bouche était riche et primaire initialement. Elle s’est cependant affinée dans le verre pour afficher une belle constitution et une réelle longueur. À laisser dormir et peut-être que le profil aromatique deviendra plus intéressant. Concernant la dernière offrande de Karl, il se faisait tard … je m’excuse!

Merci à tous les participants, ce fût bien agréable. Un merci tout particulier à Michel pour l’organisation et les vins.

Un bref CR avant la partie de hockey!
Tout d'abord merci à tous pour la participation et ainsi la réalisation de cette dégustation devenait possible.
Merci, également, au Steak Frites Saint-Paul de nous laisser autant de temps avant de passer notre commande.
Nous avons décidé de faire les 2005 avant les 2006 et je pense que ce choix fût le bon. Vraiment plus de chair, plus aromatique avec les 2006 tandis que les 2005 étaient fermés et très droits.

Cabassaou 2005 Cerises et prûnes. Un beau volume, un milieu de bouche vaporeux puis une grande longueur. Quel vin et celui de la série.

Classique 2005 Une robe peu intense. Frais, droit, charpenté avec une finale poivrée agréable.

Migoua 2005 Un nez discret avec quelques notes animales et un peu de fruits rouges. Toujours cette pointe d'alcool qui me dérange dans cette Migoua 2005.....dégusté à 3 reprises avec toujours cette impression chaleureuse en fin de bouche.

Tourtine 2005 Un vin épicé. Vin généreux avec une puissance minérale en fin de bouche où le vin s'ouvre considérablement. Exactement comme Daniel Ravier le décrit.

Mon ordre de préférence: Cabassaou suivi de près par Tourtine. Classique et Migoua avec une bonne marche sous les deux premiers.


Classique 2006 Vin droit, frais et doté d'une belle finesse. Un style pure et classique par définition.....bref sans "fioriture"

Cabassaou 2006 Nez plus animal! Même structure avec plus de sève que le 2005. Un vin vaporeux, aérien tout en ayant de la mâche. Quel vin encore une fois.

Migoua 2006 Un fruit confit avec des notes fumées et de cuir. Un beau volume, un peu joufflu en milieu de bouche puis une finale plus précise malgré un peu d'amertume. Une texture bourguignonne retrouvée mais une finale un brin sévère.

Tourtine 2006 Un drôle de nez.....Déception, fondu et rond avec une finale courte.

Cabassaou suivi de près par Migoua et Classique.......Tourtine loin derrière cette fois-ci.



Migoua 1986 Un nez automnal, un beau volume bien rond, une belle fraîcheur avec une mâche notable et la finale gourmande sur des fruits des champs nous donne envie d'ouvrir une autre bouteille. Un vin qui va en surprendre plusieurs dans les prochaines années (encore 3 en cave)! Le problème avec ce vin.......comment ne pas laisser les 2005 et 2006 en cave pour de nombreuses années lorsque l'on voit le devenir de ce vin dans une petite année! Malgré tout, ll faut se faire plaisir.