Semaine du 16 octobre 2022

Deux Cornas ce soir. Des millésimes différents mais toujours intéressant de comparer les styles.  Les vins ont été ouverts 2 heures à l'avance et non carafés. À ce stade, des vins d'un niveau qualitatif assez similaire.

Domaine du Coulet Billes Noires 2012: Nez de fruits noirs, poivre blanc et tapenade d'olives. Attaque gourmande sur un fruité assez mûr. Les épices prennent le dessus en milieu de bouche. Une finale 'sapinée' et de jolie longueur. Un vin à point. 92 pts.

Thierry Allemand Cornas Chaillots 2014: L'air lui fait grand bien car il prendra un certain temps avant de bien s'exprimer. Plutôt viandeux et serré au départ, le nez s'affine sur les fruits rouges et les épices douces. La bouche est fort élégante et finement épicée. Une belle finale mais un brin asséchante. Un style qui me plait davantage. 92+ pts voire un peu plus dans 2-3 ans.

Domaine Michel Lafarge Volnay 2015
Il est dur à l’ouverture. Il aurait fallu l’ouvrir 4 à 6 heures à l’avance.
La texture est fine, mais le vin a mis beaucoup de temps à s’exprimer et montrer une dimension minérale intrigante et sa finesse naturelle. Belle complexité sur les derniers verres. 89-90 pts

Yves Martineau a écrit:Domaine Michel Lafarge Volnay 2015
Il est dur à l’ouverture. Il aurait fallu l’ouvrir 4 à 6 heures à l’avance.
La texture est fine, mais le vin a mis beaucoup de temps à s’exprimer et montrer une dimension minérale intrigante et sa finesse naturelle. Belle complexité sur les derniers verres. 89-90 pts

Le souvenir unique que je garde d'un Volnay 2005 de Lafarge est dans les memes eaux. LE plus masculin des Volnay...

Ce n'est toutefois pas la marque de commerce du domaine, c'est plutôt fin en général Lafarge, voire très fin sur ses grandes cuvées.

Les amateurs de vins du Rhône devraient aimer le rouge de Chaume-Arnaud Vinsobres 2017. Un peu d’épices mais surtout une bombe de fruits rouges où la framboise et la mûre dominent. Belle rondeur en bouche appuyée par des tanins lissés. Finale chaude que l’air saura calmer. Un vin de soleil qui réchauffe le cœur!

Je voulais prendre une photo mais Natacha avait déjà jeté les bouteilles au recyclage.

De toute façon, comme dirait Alain Bélanger : y a pas photo!

Savigny-lès-Beaune 1er Cru La Dominode 2009

#1 Domaine Jean-Marc et Hugues Pavelot
La robe est rubis clair avec un bon tuilage au pourtour.
Pointe de volatile et surtout de la basse-cour.
Quelques épices et du feuillage automnal.
La bouche est mince, les tannins sont fin, l'amertume gagne en finale. Plateau dépassé a moins d'aimé le tertiaire. La bouteille se terminera tout de même mais non sans quelques grimaces.

#2 Domaine Bruno Clair
La robe est rubis moyenne.
Bouquet animal et automnal au départ.
Une vingtaine de minutes plus tard, le fuit noir ainsi que des notes réglissées surgissent.
La bouche est plutôt cylindrique et dense quoique ferme pour une 2009 mais typé de son origine. Un peu de sève au cours de la prochaine heure. Le dernier verre était fort bon mais aux allures masculines.
16,5-17/20 soit 90-91. En plein sur son plateau à mon avis.

Ce soir :

Denis Bachelet Les Corbeaux gevrey-chambertin 1er cru 2009 : Couleur plus pâle qu’attendue, mais assez peu évoluée et bien brillante. Nez discret, complexe et changeant, qui rajeunira à l’air, d’abord assez forestier, il deviendra davantage fruité. La bouche est déliée et ample, offrant un équilibre craquant, alors que le millésime et la commune laissent espérer un vin plus charnu et velouté. L’air encore là remplumera le vin, mais rendra également la finale plus sèche, sur des notes de fruits secs évoquant tant le caractère solaire du millésime, que le temps qui passe … Tout juste très bien, et passablement en-deçà des attentes.

Yves Martineau a écrit:Ce n'est toutefois pas la marque de commerce du domaine, c'est plutôt fin en général Lafarge, voire très fin sur ses grandes cuvées.

J'y retrouvais pas la soyesse attendue

A minima, une philosophie! J’ai ouvert mon petit 50-50 hier soit, Domaine Trapet Père et Fils Bourgogne Passetout-grains A Minima 2019. Rubis d’intensité moyenne au disque légèrement violacé. Aussitôt, le nez porté sur le goulot, je savais que c’était du sérieux. Des petits fruits rouges, des épices, de la terre, du pain grillé et une petite parenthèse de tire éponge vient me saluer. Gros respect du fruit en bouche, c’est pur, délicat, aérien et savoureux. Douce sensation que le côté salin émanait du fruit et non de l’acidité. Ok! C’est niaiseux dire ça … Je ne sais pas s’il y a une partie en vendange entière mais j’avais cette impression en finale. Un 50-50 où le pinot l’emporte et nous transporte dans une autre dimension du Passetout-grains. Épuré comme son étiquette!

Salivant cr Michelle, merci. Chez Jean-Louis Trapet, c'est généralement vendanges entières à 30-40%, avec des variations selon les cuvées (100% pour A Capita et Combotte en 2020) et les millésimes.

Tu me rappelles que je n'ai pas fait mon cr de visite du mois de mars, encore du boulot...

Yves Martineau a écrit:Salivant cr Michelle, merci. Chez Jean-Louis Trapet, c'est généralement vendanges entières à 30-40%, avec des variations selon les cuvées (100% pour A Capita et Combotte en 2020) et les millésimes.

Tu me rappelles que je n'ai pas fait mon cr de visite du mois de mars, encore du boulot...

Merci pour l'info Yves. Il n'y avait aucune mention sur leur site ou je l'ai lu en diagonal?  Bref, c'était très bon et la table est mise pour le Bourgogne...

Effectivement, ça ne semble pas être sur le site, je l'ai pris dans mes notes.

Yves Martineau a écrit:Je pense souvent qu'on reconnait les grands millésimes à ce qu'ils donnent sur les petits vins... 2019 en est un.  

Domaine Trapet (Jean et Jean-Louis) Bourgogne Pinot Noir 2019
45.5$ à la SAQ, importé par Aux Bons Crus.
Le nez pinotte, sur des notes de petits fruits rouges. C’est plein de fruit croquant, floral, avec une folle gourmandise. Joli vin à la texture voluptueuse, magnifié par le grand millésime, qui lui donne pas mal de fond pour un simple Bourgogne. Un petit délice irrésistible, à prix doux. 89 pts

Ouvert hier, je n’ai pas retrouvé cette texture voluptueuse et cette gourmandise. Nous pouvons y reconnaître le même style épuré du Passetout-grains sans la patine apportée par le Gamay. Le nez pinotte à souhait et la bouche un peu prisonnière de l’acidité. On dirait deux bouteilles complètement différentes. Ma bouteille a reçu le même traitement de le 50-50, c’est-à-dire aucune traitement mise à part le passage en carafe. 1-0 pour le Passetout-grains!

Clos Marie Pic St. Loup Vieilles Vignes Métairies du Clos 2010
Un vin énergique au fruit mûr avec l’acidité qui amène une fraîcheur de bon aloi. Il montre encore un caractère de jeune vin fringuant, avec même un très léger perlant. Il a pas mal de mâche, mais reste bien savoureux. Après 12 ans, il n’a pas développé de complexité, ni de finesse. Le carignan, bien que minoritaire, semble prendre le plancher. Tout de même, il est resté pimpant et agréable. 88-89 pts

Ce soir :

Ganevat Les Chamois du Paradis chardonnay côtes-du-jura 2016 : Couleur plutôt foncée, mais éclatante. Robe légèrement voilée. Nez tourbé, fumé, d’agrumes confits et de céréales grillées. La réduction prononcée fait cousiner le chardonnay avec le chenin. On retrouve un peu de gaz carbonique en bouche, une richesse certaine et une acidité franche. Étonnamment, le tout cohabite assez bien. Si on ne peut parler d’harmonie ou de classicisme, on peut certainement parler de caractère, de puissance, de longueur et d’une finesse certaine. La persistance est fort longue. On y trouve de grandes qualités et quelques défauts notoires. La somme est positive, mais on demeure à être convaincu que ça ne pourrait pas être mieux … très bien, tout au plus.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Ce soir :

Ganevat Les Chamois du Paradis chardonnay côtes-du-jura 2016 : Couleur plutôt foncée, mais éclatante. Robe légèrement voilée. Nez tourbé, fumé, d’agrumes confits et de céréales grillées. La réduction prononcée fait cousiner le chardonnay avec le chenin. On retrouve un peu de gaz carbonique en bouche, une richesse certaine et une acidité franche. Étonnamment, le tout cohabite assez bien. Si on ne peut parler d’harmonie ou de classicisme, on peut certainement parler de caractère, de puissance, de longueur et d’une finesse certaine. La persistance est fort longue. On y trouve de grandes qualités et quelques défauts notoires. La somme est positive, mais on demeure à être convaincu que ça ne pourrait pas être mieux … très bien, tout au plus.

Je veux tes bouteilles.

J'ai souvent trouvé les rouges approximatifs, mais les blancs plutôt réussis chez Ganevat. Peut-être est-ce le millésime qui a complexifié les choses.

J’ai seulement goûté Grusse et Grands Teppes dans ce millésime et c’était très bien, je n’ai pas de Chamois mais hâte de goûter aux 2018 avec le changement de l’approche et des élevages plus alongés.

Les Coudraies 2020, Saumur-Champigny, dom.les Closiers, 55$.

En carafe 3 heures. C'est carrément mauve et opaque ! Bouquet pas gêné et un peu brut, c'est nettement plus branchouillard (ou poivron vert) que les Closiers, mais un fruité noir frais est bien parmi nous.

En bouche je me sens ailleurs, dans le temps où Couillard était au pouvoir: pas plaisant, avec une austérité pas payante maintenant mais c'est bon pour l'avenir ! L'entrée est franche, la texture quelque part entre la légèreté et la "soyeuseté", le fruit est noir, dense, sec sur une tension qui modère le sérieux du vin. La finale est longue mais ça arrache: les amers sont rudes, les tanins (?) carrés, c'est astringent et j'ai droit à un petit sablage de dents. On repasse pour la gourmandise mais je suis coi devant ce bloc qui me pousse à réfléchir. Une évolution dans le temps avec les autres bouteilles qui sera fort intéressante à suivre.

Lendemain: hi, c'est mauve et opaque ! Le bouquet a pas bougé ben ben non plus. En bouche: lire ci-dessus ! (un vin de bouffe par contre, qui l'accompagne fort bien)

Alain Roy a écrit:Les Coudraies 2020, Saumur-Champigny, dom.les Closiers, 55$.

En carafe 3 heures. C'est carrément mauve et opaque ! Bouquet pas gêné et un peu brut, c'est nettement plus branchouillard (ou poivron vert) que les Closiers, mais un fruité noir frais est bien parmi nous.

En bouche je me sens ailleurs, dans le temps où Couillard était au pouvoir: pas plaisant, avec une austérité pas payante maintenant mais c'est bon pour l'avenir ! L'entrée est franche, la texture quelque part entre la légèreté et la "soyeuseté", le fruit est noir, dense, sec sur une tension qui modère le sérieux du vin. La finale est longue mais ça arrache: les amers sont rudes, les tanins (?) carrés, c'est astringent et j'ai droit à un petit sablage de dents. On repasse pour la gourmandise mais je suis coi devant ce bloc qui me pousse à réfléchir. Une évolution dans le temps avec les autres bouteilles qui sera fort intéressante à suivre.

Lendemain: hi, c'est mauve et opaque ! Le bouquet a pas bougé ben ben non plus. En bouche: lire ci-dessus ! (un vin de bouffe par contre, qui l'accompagne fort bien)

Assez hallucinant, la différence de perceptions avec Aubry...Est-ce sa petite visite au Domaine qui lui a brouillé le cerveau? Il ne fait aucune mention des tanins et des amers....  Avec le niveau d'intensité décrit, il est difficile de ne pas en parler un peu...Rigueur, rigueur, rigueur M. Aubry!    Je n'ai pas encore goûté mais ton Cr me dicte que je dois attendre et ainsi préserver mon couple...

Yves Martineau a écrit:Salivant cr Michelle, merci. Chez Jean-Louis Trapet, c'est généralement vendanges entières à 30-40%, avec des variations selon les cuvées (100% pour A Capita et Combotte en 2020) et les millésimes.

Tu me rappelles que je n'ai pas fait mon cr de visite du mois de mars, encore du boulot...

Le Domaine Jean Louis Trapet possède une parcelle de Combottes (en Gevrey)?

Fabien Rosiau a écrit:

Yves Martineau a écrit:Salivant cr Michelle, merci. Chez Jean-Louis Trapet, c'est généralement vendanges entières à 30-40%, avec des variations selon les cuvées (100% pour A Capita et Combotte en 2020) et les millésimes.

Tu me rappelles que je n'ai pas fait mon cr de visite du mois de mars, encore du boulot...

Le Domaine Jean Louis Trapet possède une parcelle de Combottes (en Gevrey)?

Une minuscule parcelle, qui entre habituellement dans la cuvée Capita. 2020 serait le premier millésime où le vin serait embouteillé distinctement. Une initiative des fils Trapet si j'ai bien compris.

Yves Martineau a écrit:

Fabien Rosiau a écrit:

Yves Martineau a écrit:Salivant cr Michelle, merci. Chez Jean-Louis Trapet, c'est généralement vendanges entières à 30-40%, avec des variations selon les cuvées (100% pour A Capita et Combotte en 2020) et les millésimes.

Tu me rappelles que je n'ai pas fait mon cr de visite du mois de mars, encore du boulot...

Le Domaine Jean Louis Trapet possède une parcelle de Combottes (en Gevrey)?

Une minuscule parcelle, qui entre habituellement dans la cuvée Capita. 2020 serait le premier millésime où le vin serait embouteillé distinctement. Une initiative des fils Trapet si j'ai bien compris.

Excellent, merci beaucoup Yves pour cette nouvelle fraiche !! On aime ça...

Je m'imaginais qu'il y avait une confusion le Domaine avec Rossignol-Trapet, leurs cousins... qui eux aussi possède une parcelle de Combottes (en Gevrey).
..

J’ai une relation amour-haine avec le Grolleau. J’ai essayé celui de Breton, de Rochard, de Saumon, de Leflaive et la plupart de Bourse. Ils sont tous dans une déclinaison de rouge assez jolie pour l’œil. C’est en bouche que ça devient plus difficile, souvent marqué par beaucoup d’acidité et maigre, sauf pour Leflaive qui demeure selon moi, la référence. J’ai essayé hier le dernier arrivage de Bourse, le Le Sot de L'Ange Val de Loire OG Grolleau 2018. Cette cuvée parcellaire « Aziaum » fait partie des grands vins du domaine selon leur site. Elle est pour moi, la plus convaincante jusqu’à maintenant. Rouge cerise d’intensité moyenne, son nez n’est pas très bavard. Un peu de petits fruits rouges et de poivre. Bouche légère, fraîche dotée d’une jolie acidité « grippy ». La prise d’air permettra aux fruits de faire sa place. J’ai bien aimé!

Domaine du Banneret Châteauneuf-du-Pape 2018
En IP chez ABC.

Nez magnifique de petites fraises, ce millésime en particulier évoque les vins d’Emmanuel Reynaud avec ses parfums subtils envoûtant.
Serré à l’ouverture, il est superbe après deux heures d’aération lente. La texture est belle, pleine, suave, charnue mais harmonieuse. Le vin assume ce style traditionnel que j’aime tant, plein de fruit rouge et de garrigue, sans aucune trace de bois. Finale profonde, éminemment savoureuse. Il est jeune bien sûr et promis à s’améliorer, mais j’ai déjà bu ma caisse tellement il me plait en l’état!

Difficile de croire que je n’avais jamais entendu parler de ce Ch9 avant qu’il ne soit recruté par ABC, sans mon intervention!