Semaine du 2 mai 2022

Bourgogne La Gibryotte 2019 (négociant Claude Dugat).
Robe rubis radieux, nez envoûtant de poire, de griotte, de fraise et de roses. Bouche vive aux éclats de fruits ravissants, tendue et sûre. Finale terreuse, complexe. Vin étonnant pour un Bourgogne de 45$.
Quelqu'un sait d'où vient ce nom?

Combat gibriaçois   en semi-aveugle avec neveu et sa conjointe, restez bien assis...J'avais vendu le Clos de Bèze à neveu et proposé de l'ouvrir avec moi en duel avec un Chambertin. Ça s'est déroulé hier et pour ajouter du piquant j'ai inséré un Gevrey village  


Chambertin GC 2008 de Camille Giroud, 215$ en 2011
vs
Chambertin Clos de Bèze 2008 de Bruno Clair, 215$ en 2011
vs
Gevrey-Chambertin Les Jouïses 2008 de Frédéric Esmonin, 32$ en 2010

Robes: on voit qu'elles sont évoluées, mais ce sont de belles robes rubis brillantes. #1 la plus tuilée, suivi du #2 et le #3 d'allure la plus jeune. Toutes de densité moyenne, la moins dense étant le #1, suivie du #3, le plus dense étant le #2.

#1 bouquet:  pas gêné pantoute mais ça pinote dans l'élégance les petites baies rouges fraîches accompagnées de quelques relents secondaires nobles (sous-bois, champignons, feuilles). Très chic et sage bouquet, envoûtant, parfumé de sagesse. Sur la première marche à ce niveau pour nous tous.

#2 bouquet: plus subtil, moins intéressant, moins fruité, plus élevé, ça pinote pas, ça pourrait à l'aveugle être un bouquet de plusieurs régions mais pas de la Bourgogne. Un outsider à ce niveau. Il se dégène un peu avec l'air, mais ça demeure monobloc et peu complexe. Ici je me dis que ce sont les Jouïses.

#3 bouquet: ici ça pinote, en plus frais que 1, genre "cherry". Avec l'air il s'ennoblit nettement, flirtant avec la beauté du #1, sans le dépasser cependant. Tout comme sa robe, son bouquet m'apparait plus jeune que les autres même si je sais que ce sont tous des 2008.

Vu la beauté du bouquet #1, nous décidons de commencer par le #3 niveau bouche.

#3 bouche: entrée délicate, texture angélique, fruité rouge frais et chic, petite sucrosité attendrissante qui s'imprègne aux côtés du palais, tension comme une femme derrière le grand homme, ça emplit le palais de dignité, de plaisir sain. Le bouquet et la bouche de ce #3 va déplaire à conjointe, pour neveu c'est beau.

#2 bouche: entrée délicate sur texture de velours mais mais le milieu est costaud sans être rude, fruité mais plus noir que rouge et plus cuit que frais. Pas pire mais ce qui frappe c'est que ça tombe vite en finale et c'est astringent. Quand même en vie, mais pas terrible. Ici je suis encore sur les Jouïses.

#1 bouche: entrée vaporeuse sur texture éthérée offrant un fruité rouge et sage de grande classe, d'une délicatesse émouvante, une caresse réconfortante, un baume pour le coeur.

Neveu et nièce votent sans hésiter pour le #1 comme grand préféré. Moi j'hésite entre #1 et #3. On guesse pour les Jouïses. Pour moi c'est clairement le #2, pour neveu aussi même s'il l'aime bien mais vu que c'est court...Conjointe hésite car elle aime bien aussi le #2 mais comme elle le trouve moins complexe...Comme je ne suis pas branché su mon favori, on décide de dévoiler le #2 seulement, de manger l'entrée et me laisser re-déguster les #1 et #3 avant le repas. Donc dévoilement du #2, on est pas mal tous certain que c'est les Jouïse: ben tabarnak c'est le Clos de Bèze de Clair !!!!!!!!.

Wow, nous sommes dévastés, nous décidons d'arrêter de boire du vin ! Je suis quand même fier de mes Jouïses...Après dévoilement je reviens sur le Bèze: bouquet monobloc, ça sent le graphite !, c'est plus boisé que fruité, j'en reviens pas, quelle déception ! Je serais pas fier de présenter cette bouteille comme un grand cru bourguignon..,Anyway bref, me reste un sprint final pour les #1 et #3:

#1: quel bouquet...loin devant les 2 autres, pinotant avec classe, complexe, fin, nettement fruité rouge frais. La bouche est d'une grande beauté, noble, sage, réalisée, complexe, aboutie. Sur la première marche, pas si loin devant le #3.

#3: superbe bouquet mais avec un je-ne-sais-quoi en moins. Plus frais, plus jeune, ça pinote, il y a des épices, c'est très beau et il en a encore sous la pédale et à cause de cela je guesse que c'est le Chambertin.

Neveu et conjointe pense contrairement à moi, que le #1 est le Chambertin.
Dévoilement:
#1: Chambertin de Giroud
#3: Jouïses de Esmonin.

Sur la première marche pour tous: Chambertine de Giroud.
Très loin derrière les 2 autres pour moi: Clos de Bèze de Clair.
Neveu et conjointe sont moins sévères. Neveu légère préférence pour Bèze sur Jouïses et conjointe pas capable Jouïse et aime bien Bèze

"La dégustation à l'aveugle est une grande leçon d'humilité !"

Merci Alain pour le cr détaillé et pour l'expérience. Résultats étonnants, mais la dégustation à l'aveugle est pleine de surprises et le millésime austère n'a pas du aider le vin de Bruno.

Un souper de fête hier, dignement souligné.

Cécile Tremblay Vosne-Romanée Vieilles Vignes 2016
Nez floral, framboises et sous-bois, des notes de conifères.
Fougueux, assez puissant, mais tout de même fin. C’est racé et élégant, mais la structure demande à s’adoucir pour se livrer pleinement. Revoir dans 3 à 5 ans. 92 + pts

Foreau Domaine du Clos Naudin Vouvray Moelleux 2018
Wow! Le nez évoque la tarte aux pommes à l’ouverture, il évolue vers les fleurs blanches et les poires. La bouche est légère, aérienne, fruitée et saline à la fois, avec une finale toute en finesse, de bonne longueur. C’est délicat, tout léger, un délice plein de fraîcheur. 93 pts

Alain, j'ai ouvert un Clos de Bèze 2011 de Bruno Clair la semaine dernière et disons qu'il ressemblait pas mal à la description de ton vin # 1. Comme quoi, les millésimes se suivent mais ne se ressemblent pas

Yves Martineau a écrit:Merci Alain pour le cr détaillé et pour l'expérience. Résultats étonnants, mais la dégustation à l'aveugle est pleine de surprises et le millésime austère n'a pas du aider le vin de Bruno.

Peut-être mais Jouïses et Chambertin ont fait face au même millésime austère...Je dois mentionner cependant que j'avais littéralement adoré ce Clos de Bèze 2008 en 2014. M'en reste une que je vais ouvrir possiblement bientôt, je peux pas croire que c'était pas une mauvaise bouteille même si de toute évidence il n'y avait aucun défaut.

Âh les influences...

Auxey-Duresses 2018, Agnès Paquet.

En carafe 3 heures. Robe or jaune assez soutenue et brillante. Bouquet délié et riche sur la cire, le fruit jaune (pas exo), pointe d'agrumes, pointes de vanille et pâtisserie. En bouche: miam. Bel équilibre entre le fruit, la tension, les amers et la pointe sucrée. La finale fait saliver et est gourmande avec ce goût de bonbon au citron. Le tout sur une texture de velours ! Re-miam.

Par curiosité j'ai aussi dégoté un Auxey 1er cru les Duresses de Bouzereau, en rouge.