Montréal Passion Vin 2014

http://www.montrealpassionvin.ca/edition-2014/horaire-et-hotes-2014/

Ruinart, Chapoutier, Dominus, Ornellaia, Masseto, Bichot, Palacios et Palmer ... De fort beaux noms. Bien hâte de voir les cuvées/millésimes présentés.

Le programme est maintenant complet: http://www.montrealpassionvin.ca/edition-2014/horaire/

C'est vendredi !

Qui y sera ?

J'y serai! Je crois que Michel Dunberry y sera également.

Quelques brefs commentaires sur cet évènement d’exception :

Ruinart :
- Une des plus vieilles maisons champenoises, appartenant aujourd’hui à LVMH.
- Pas de bois pour les élevages et une préférence pour une (légère) réduction, plutôt que le style oxydatif.
- Des vins dosés aux alentours de 9 grammes, moins pour les grandes cuvées.
- Pour M. Panaiotis, un bon champagne se boit bien de 9h du matin, à 9h le lendemain matin!
- Des cuvées de base fraîches et agréables, mais des finales un rien dosées … elles me semblent chères pour la qualité.
- Dom Ruinart représente un net saut qualitatif … et de prix! Le 2004 était très jeune, serré, mais le 1998 était tout à fait admirable. Un grand champagne, à point. Le rosé 2002 m’a moins plu, plus étriqué.

Chapoutier :
- Bonhomme passionnant, verbomoteur, provocateur … on ne se lasse pas de l’écouter.
- Toutes les grandes cuvées sont monocépages (pas de blanc dans les rouges ni de roussanne dans ses blancs) … Il dit que, contrairement à ses voisins, il est monocépage, mais polygamme!
- Il dit investir beaucoup auprès des sommeliers afin qu’ils expliquent les vins aux clients plutôt que d’investir pour faire des vins qui plaisent de facto aux clients. Il affirme également qu’il devrait y avoir obligatoirement des cours de cuisine dans les programmes d’œnologie … pour lui, les grands vignerons (et il cite Gérard Chave), sont également d’excellents cuisiniers.
- Condrieu demeure pour moi le pire rapport qualité/prix en France, même si celui-ci (Invitare 2013) était plutôt bon, pas trop tonitruant au nez ni trop huileux en bouche.
- Chante-Alouette 2012, pour à peine quelques dollars de plus, est, à mon sens, un blanc nettement plus complet et profond. Une superbe introduction à ces vins si uniques.
- Monier de la Sizeranne 2010 était très mûr, assez boisé, costaud … pas le plus fin, mais y’a du vin là-dedans!
- Deux millésimes de Greffieux pour finir. Un 2011 éclatant, pur et fin, moins foncé et épaulé que Monier, mais plus racé, long et harmonieux. Un 2001 évolué, au nez complexe, mais à la bouche un peu stridente.

Dominus :
- Propriété personnelle de Christian Moueix à Napa. Le vignoble actuel était autrefois un des trois qui composaient les mythiques vins d’Inglenook.
- Pour Christian Moueix la condition première pour produire un grand vin est l’absence d’irrigation.
- Les deux Napanook m’ont semblé mûrs, tout d’un bloc, un peu ennuyeux pour tout dire.
- Les quatre millésimes de Dominus montraient davantage de nuance, de profondeur et de finesse tannique. Des vins plus impressionnants qu’émouvants, ils sont par contre merveilleusement bien faits, dans un style assez classique, sans chaleur ni boisé ostentatoire. Je me suis régalé avec le 1991, fondu, patiné, encore jeune, complexe et réellement agréable à boire.

Bichot :
- Je dois admettre avoir eu des préjugés … n’ayant jamais été impressionné par les vins de négoce de cette maison. Or, j’ai été charmé par M. Bichot et plutôt impressionné par ses vins! Il possède une réelle humilité, se refusant de commenter les vins avant de les avoir goûtés. Je tenterai d’en mettre en cave!
- Il dit écouter sa femme, qui l’implore de boire davantage d’eau, mais à 86% seulement …
- Il trouve tout à fait admirable que le vin puisse s’associer à une œuvre de bienfaisance comme une fondation hospitalière, ce qui lui rappelle les Hospices de Beaune, alors que ce serait aujourd’hui impensable en France!
- Deux très belles Moutonne (2010 et 2006), avec un grain qui n’est pas sans rappeler un grand Puligny, mais avec cette minéralité marine qui nous ramène à Chablis. Un 2008 moins en place … et alors que beaucoup de gens parlent en bien de ce millésime à Chablis, M. Bichot l’a trouvé plutôt difficile comme millésime, très accidenté, ce qui se ressent dans l’harmonie du vin.
- Trois Clos de Vougeot (2010, 2008 et 2005) séveux, puissants, sans être durs, avec une fort jolie prestance et une longueur de grand cru.

Palacios :
- Alvaro Palacios, en pleine vendange, est arrivé le samedi midi et est reparti le dimanche soir!
- Placet et Propriedad sont de sympathiques vins, plaisants à boire, sans plus.
- Mon coup de cœur a été pour Corullon 2008, précis, éclatant, complexe, très long et d’une fraîcheur minérale magnifique en finale.
- Finca Dofi plus costaud, charnu, ça sent le soleil, mais sans excès.
- Faraona était impressionnant, long et raffiné, avec quelque chose d’envoûtant … mais son prix! Ouch.

Palmer :
- Pas meilleur moyen de finir que par ce classique bordelais … et ça nous a permis de retrouver M. Phaneuf à l’animation!
- Des Alter Ego un peu extraits, manquant de parfums, avec passablement de bois. Pas de quoi me faire changer d’idée sur les seconds vins de grands châteaux bordelais …
- Des Palmer magnifiques, séveux et fins à la fois, tous encore très jeunes (2009, 2005, 2000 et 1995). Ça en étonnera peut-être certains, mais j’ai préféré les deux plus jeunes, biens qu’ils soient passablement plus mûrs et onctueux que les deux autres. 2000 est pour moi un faux grand millésime, les vins étant un peu creux pour leur réputation, et je trouve les 1995 trop austères, mais bien que celui-ci soit tout de même sauvé par la fameuse élégance margalaise. À noter toutefois que j’aimais mieux les prix des 1995 et 2000 par contre!

J’avais un empêchement, je n’ai donc pu participer à la dégustation Ornellaia/Masseto.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Quelques brefs commentaires sur cet évènement d’exception :

Chapoutier :
- Il dit que, contrairement à ses voisins, il est monocépage, mais polygamme!

Merci Vincent pour le compte rendu. C'est drôle, je ne suis pas du tout surpris par cette affirmation de Michel Chapoutier!

Vincent je trouve la sélection de vins de Chapoutier assez ordinaire pour un événement de ce prix et renom. Il me semble que vous auriez dû avoir des cuvées parcellaires comme de l'Orée, Pavillon, Ermite non?

Difficile à dire ... Le prix est pour l'ensemble des vins servis, mais c'est un événement caritatif à la base. On ne peut pas réfléchir les offrandes selon la logique "d'en avoir pour son argent".

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Difficile à dire ... Le prix est pour l'ensemble des vins servis, mais c'est un événement caritatif à la base. On ne peut pas réfléchir les offrandes selon la logique "d'en avoir pour son argent".

Oui ça c'est certain, mais il me semblait juste qu'habituellement le niveau était plus élevé. Si on servait du Belleruche pas sûr qu'il y aurait beaucoup de donateurs.